ADN, épigénétique et Projet-sens
Une approche de psychogénéalogie
Jusque dans les années ’90 et encore à l’heure actuelle, si vous posez la question à un médecin ou à un biologiste, ils vous diront très probablement que ce qui est le plus stable dans une cellule humaine, c’est dans le noyau, ce sont les chromosomes, notre héritage sous forme de la molécule d’ADN.
Depuis la découverte dans les années ’50 de cette impressionnante molécule paradoxalement constituée de 6 éléments assez simples (4 bases azotées, un sucre - du désoxyribose et du phosphate), les recherches en génétique ont souvent donné raison à Darwin, confirmant aussi les travaux de Mendel et de tous les chercheurs qui observaient la transmission des caractères héréditaires d’une génération à l’autre, aussi bien dans le monde végétal que dans l’animal ou l’humain.
Bien sûr, cette transmission génétique est toujours une réalité. Ce qui est étonnant, c’est la découverte de la possibilité de changement de l’ADN sans passer d’une génération à l’autre. Déjà Bruce Lipton (dans "Biologie des croyance" en 2005) nous faisait part de ses travaux, insistant pour nous faire comprendre que la membrane plasmique est plus importante que le noyau de la cellule. Et même que les nourrissons, voire les enfants dans le ventre maternel, sont largement influencés par le vécu des parents.
Voici maintenant une véritable révolution, avec ce titre : Nos états d’âme modifient notre ADN.
(extrait d’un article paru dans le mensuel "Science & vie" de mars 2010, pages 99 et suiv.)
Félicitations ! Voilà une publication très courageuse. Mais comme c’est une découverte scientifique, ça peut passer dans une revue scientifique.
Ce qui est plus curieux c’est que cet article n’ait pas fait la une ! Il est vrai que les enjeux climatiques sont beaucoup plus importants que notre vie psychique et ses éventuelles implications sur notre santé… Chercher l’erreur ! Il vaut peut-être mieux continuer à faire peur que de donner de l’espoir. Oui, c’est criminel, mais ça rapporte.
Depuis de très nombreuses années, les chercheurs en transgénérationnel comme Anne Ancelin Schutzenberger qui a ouvert la voie et surtout Marc Fréchet qui a défini les circonstances et poser les hypothèses les plus judicieuses, de très nombreux thérapeutes ont travaillé avec des milliers de personnes sur ce thème des liens probables entre les émotions liées aux événements de nos vies et la maladie. Le plus fameux de ces chercheur est sans conteste le Dr R.G. Hamer. Car, ne nous y trompons pas, cette découverte de la modification de l’ADN par nos émotions, ouvre enfin la porte à une possible recherche de la cause de nombreuses maladies dans la manière dont nous vivons certains événements, dans les ressentis qui les accompagnent.
Rappelons que les scientifiques ont défini le génome humain par l’existence d’environ 25.000 gènes. Ceux-ci sont présents dans nos 46 chromosomes où ils représentent 2 % de notre ADN. Oui, seulement 2 % ! Le reste avait été désigné par les scientifiques sous le terme d’ADN poubelle, puisqu’il semblait ne servir à rien (comme si la nature faisait du simple remplissage pour rien…).
Or, il s’avère que 8 % de notre ADN serait d’origine rétrovirale. Certains des ces gènes sont même nécessaires à l’implantation de l’embryon dans l’utérus.
Il est bon de rappeler aussi que les spécialistes ont toujours soutenu qu’aucun rétrovirus n’est impliqué dans une maladie et même que le placenta en contient (une des raisons de douter de la "pureté" de l’échantillon biologique transmis par Montagnier à Gallo et qui contenait du soi-disant HIV qui serait un rétrovirus).
Une étude publiée en avril 2014 démontre que des souris mâles ont transmis à leur descendance des comportements acquis au cours d’expériences pratiquées à l’âge adulte. Une véritable révolution ! Les scientifiques ne comprennent pas encore comment cela est possible. On évoque la piste épigénétique. Nous en avons d’autres... En tous cas, cette transmission est observable chez les humains depuis des générations.
Et le PROJET-SENS ?
Voici quelques questions qui permettent de démarrer ce thème dans les approches thérapeutiques récentes et en même temps très anciennes :
Comment nos parents se sont-ils rencontrés ? Pourquoi sont-ils restés ensemble ? Comment ont-ils vécu les premiers moments et les premières années de leur vie de couple ? Quand et comment ont-ils décidé de faire cet enfant (vous) ? Comment la conception a-t-elle eu lieu ? Comment s’est déroulée la grossesse ? La maman était-elle malade, était-elle heureuse d’être enceinte ? Quels événements se sont-ils produits ? Comment s’est passé l’accouchement ? Et les suites de couches ? Comment l’enfant (vous) a-t-il vécu et ressenti les premiers mois de la vie ?
Ces quelques questions (non exhaustives, il y en a autant de différentes pour chaque vie !) permettent de gui-der la recherche des événements et des ressentis depuis la rencontre des parents jusqu’aux premiers mois de vie. Toutes ces ambiances ont marqué notre inconscient et notre ADN. Nous en avons maintenant la preuve via les observations épigénétiques.
L’outil thérapeutique, quant à lui, a été affiné depuis plusieurs années. Il est basé sur l’idée que certaines structures de l’ADN sont autant de "programmes" qui influencent notre biologie et nos comportements (notamment via les hormones et neurotransmetteurs).
Ouvrons une parenthèse : on peut se demander pourquoi il faut toujours que les scientifiques - et plus probablement les journalistes - titrent "le stress et les traumatismes psychiques ATTAQUENT notre ADN" ? Pourquoi pas, de façon plus neutre : les émotions liées à nos événements de vie MODIFIENT ou INFLUENCENT notre ADN ? Personnellement je suis partisan d’observer la nature et d’en apprendre autant de leçons en termes de réactions biologiques et ne pas directement tirer des conclusions en termes de "bon ou mauvais". Rappelons-nous l’histoire épique de l’ADN poubelle (junk DNA).
Revenons au Projet-sens. S’il s’avère donc exact que notre ADN - plus exactement nos gènes - puisse être modifié et que celui-ci influence notre biologie et nos comportements (notamment via les hormones et neurotransmetteurs), il doit être possible d’observer ces changements. C’est ce que font de nombreux psychologues et thérapeutes.
Si cet ADN - modifié ou non - nous influence, il doit être possible d’identifier
les "programmes" associés à nos comportements. Dans la démarche du
Projet sens, c’est ce qui est proposé. Et cela aussi fait l’objet d’observations
de la part des thérapeutes. Une fois ces programmes mis en lumière, il doit
être possible de choisir de les laisser fonctionner ou de les changer. Jusque
là, on ne fait que le constat de la formidable cohérence entre le biologique
et le psychique.
C’est alors que le libre-arbitre intervient : reconnaître les programmes qui nous habitent, en prendre conscience et les accepter. Première étape.
Ensuite, si on le souhaite, on pourrait dresser la liste des programmes qui ne nous conviennent plus. Cette étape est très délicate et ne peut se faire qu’en pleine conscience. Elle devrait être réservée aux personnes qui ont déjà bien avancé sur le plan de la conscience individuelle. La décision n’appartient qu’à celui ou celle qui est en chemin et qui souhaite aller plus loin. Cette "libération des vieux schémas" n’est pas un jeu. C’est un acte responsable qui implique la personne et les générations à venir.
A bien réfléchir, à méditer, à nuancer… et à éventuellement effectuer, en toute conscience, y compris celle qu’un événement peut tout changer…
Éric Bach
Avril 2010, revu en mai 2020.